En ce vendredi 17 Novembre, la famille de l’Alba s’était donnée rendez-vous pour la traditionnelle raclette, l’occasion de dresser un bilan sportif et extra-sportif de ce début de saison mais aussi de faire le point sur les nouvelles règles de l’IRB. (Malheureusement, ce point n’a pas pu être abordé faute de temps.)
Quatre demi-meules (ce qui fait deux meules, le compte est bon) offertes par notre ami transalpin Ferrucio, agrémentées de salades « fraîcheur » et de patates, attendaient donc les joueuses et joueurs de l’Alba. Simple coïncidence ou hasard du calendrier, nos deux équipes affichaient ce soir-là un effectif pléthorique, renforcé par quelques anciennes gloires du Club. Après un léger incident à l’échauffement qui vit Ferrucio changer en urgence un fût, le coup d’envoi, initialement prévu pour 19h, pouvait être sifflé.
On nota un gros début de match de la part de nos équipes, un engagement parfait dans le combat et cette volonté implacable d’agresser le bar. Il semblerait que la préparation physique de cet été porte enfin ses fruits.
Après 40 min d’excellente facture qui vit les joueuses et joueurs de l’Alba réciter leurs plans de jeu, certes simples « pichet-cahuètes-pichet » à merveille, notre sémillant Président décréta qu’il était temps de passer au fameux bilan de mi-saison.
Tel un David Hasselloff juché sur le mur de Berlin, il nous dressa, après avoir « très bien parlé quand on a une gueule comme ça » un bilan ciselé que l’on peut résumer comme suit : « C’est pas mal les gars, mais faudrait penser à gagner des matchs. Et puis faut payer les licences. » Il est comme ça, notre Président, derrière un visage juvénile se cache une poigne de fer toute stalinienne.
S’en est suivi une intervention plus en retenue mais tout aussi vibrante de Sandra, notre capitaine Courage, la catalane vaudoise de l’Alba qui porta un regard sans concession sur le très bon bilan de l’équipe féminine que l’on peut résumer comme suit : « C’est bien les filles, on gagne des matchs, mais faut venir à l’entrainement comme ça on pourra jouer à 15 ». Elle est comme ça notre capitaine aux 18 sélections, derrière un air affable se cache autant de détermination qu’un Yohan Huget voulant mettre un cad-deb à Naholo.
Enfin, le moment « bilan-émotion-prise de conscience » se conclut par l’intervention de l’entraîneur calédonien de l’équipe masculine, Laurie. Dans un vaudois parfait, il déclara à l’assemblée, sérieusement émoussée par 25 min de concentration : « Vous avez pris des grosses et des petites branlées les gars, ça me rappelle l’époque où l’Ecosse faisait la collection des cuillères de bois. Mais on va travailler sur les petites branlées et on sera fort comme Stuart Hogg et Finn Russell au printemps, même toi Tim ! ».
Cris de joie dans l’assemblée (certains crurent voir une Ola démarrer alors qu’il s’agissait de Gégé et d’Armand commandant d’autres pichets à Ferruce) : la soirée raclette ou « repas » commençait.
Il est à souligner que notre trésorier-caissier Duncan Cedric MacLeod alias l’Immortel avait au préalable réaffirmé l’engagement du Club à soutenir l’opération Mimosa en faveur des enfants et familles défavorisés. Il en profita pour donner les grandes lignes de l’organisation du repas de soutien, les détails technico-tactiques étant à prendre auprès du bien-nommé Bijou.
Ce fût aussi l’occasion de mettre à l’honneur Tarik, dans son uniforme impeccable de jeune cadre sorti tout droit d’un congrès de la SOGETI, pour ses bons et loyaux services auprès du Club pendant de nombreuses années. Il nous reviendra l’année prochaine pour son antépénultième tournée d’adieux, à n’en pas douter.
Les chauffe-meules tournèrent donc à plein régime pendant une bonne heure, racleuses et racleurs plus ou moins expérimentés se relayèrent afin de faire rendre aux dites meules bonne pitance. Des échanges musclés, trop rares penseront certains dans la raclette moderne, eurent lieu dans la queue, certains joueurs rentrant sur le côté.
Le calme revint en même temps que les meules fondirent et notre cohorte de compagnons jugea que la plaisanterie avait assez duré et qu’il était grand temps de remplacer la bière des pichets par quelques anisettes bien senties. Ce fût le moment choisi par l’ancienne garde pour commander ces fameux « pousse-cafés », où clairement le café sert d’alibi aux pousses rapidement délestées de leur café.
Bientôt, crocos, filles du bédouin et autres cachalots se joignirent à la fête, participant à lancer une deuxième partie de saison que tous souhaitent à la hauteur de ce que mérite notre Alba.
Certains racontent que la soirée se poursuivit dans les troquets sombres de Lausanne mais peu peuvent en témoigner.